Est-ce utile ? Quelle différence ?

« Si vous voulez une qualité, agissez comme si vous l'aviez déjà. »
William JAMES, pionnier de la psychologie moderne, 1884

« Faire semblant » m'a toujours paru détestable, proche du mensonge, de l'usurpation.
Et il y a peu, j'ai découvert (ou osé considérer) le « faire comme si ». J'ai en fait eu un déclic, une compréhension claire de la différence entre faire semblant et faire comme si. Cela m'a donné l'idée de cet article : le retour de l'inspiration après un vide (pas d'article depuis deux mois)... Et ma compréhension a joué à cache cache avec moi, ainsi j'ai pu la revisiter et la clarifier au fil des jours. La voici !

et cette vidéo pour résumer...  https://youtu.be/1p0SiP_xMig

C'est à Richard Wiseman, le psychologue anglais qui m'a déjà guidée sur le chemin de la chance il y a 12 ans, que je dois l'acceptation de cette nouvelle ressource... Il se base sur le travail de William James qui affirmait : « Si vous voulez une qualité, agissez comme si vous l'aviez déjà. »

Pour résumer, c'est utiliser la puissance de l'expérience pour défier les résistances du mental !

La notion de « comme si » ne suffit pas, c'est « agir comme si » qui prime : utiliser notre comportement pour faire évoluer une situation.
C'est comme pour la confiance : « 
avoir confiance en soi » n'existe pas vraiment hors contexte : la confiance (ou le manque de confiance) a du sens dans une situation donnée, pour réaliser une action...
Cela passe par le vécu, donc par le corps !

Passer par le corps permet de mobiliser nos émotions... qui sont bien plus rapides que nos pensées (les émotions sont un mécanisme physiologique automatique).

Si j'utilise mon corps comme ressource, en faisant comme si, je me mets en action et je dépasse mes peurs. Cela ne signifie pas que je vais réussir, je vais m'approcher de la réussite bien plus efficacement que si je restais sur ma chaise à ressasser mes peurs.

À ce sujet, je vous suggère de réaliser une expérience très simple, sans même bouger de votre chaise : le sourire.
Cela vous prendra quelques secondes (ou plus si cela vous plait). Pas besoin d'avoir envie de sourire, ni même de se forcer à sourire. Mettez un crayon dans votre bouche en le tenant horizontalement avec les dents (ce qui force à ouvrir la bouche comme si on souriait) et observez votre état d'esprit. Alternative : tenez le crayon vers l'avant avec vos lèvres (cela fait comme une moue). Quelles sont alors les pensées et émotions qui prennent place ? Recommencez avec le crayon tenu avec les dents : que se passe-t-il ?
Attention à bien observer les pensées qui sont là au moment de la position, car elles changent très vite. 

            exercice crayon dents       exercice crayon levres

Vous en doutez :  génial, il vous reste à l'expérimenter... 

 Si comme moi vous observez un impact sur votre état d'esprit, voici un outil extraordinaire pour faire évoluer votre état d'esprit : le sourire !   Le crayon n'est pas nécessaire ;-) heureusement !

Un sourire même forcé m'influence, je me sens plus optimiste. Pour retrouver un état d'esprit maussade, je suis obligée de changer de mimique, j'ai besoin de revenir à mon visage neutre ou renfrogné.

Il en va de même pour la posture : se tenir droit la tête haute a un impact sur le mental. Pourquoi s'en priver ?

Je l'expérimente et constate à quel point c'est puissant. Mais, pour le mettre en œuvre, j'ai besoin de passer commande avec mon mental. Penser à « faire comme si ». Une astuce pour cela est de me mettre des messages à droite à gauche (dans mon environnement, sur mon ordi, mon téléphone, la liste des courses...) pour réactiver cet exercice. C'est comme pour le sport, c'est souvent le premier pas qui coûte le plus (mettre sa tenue).

En quoi « faire comme si » est différent de « faire semblant » ?

Pour moi faire semblant c'est faire croire quelque chose à l'autre.
C'est en général pour me cacher, pour dissimuler quelque chose dont j'ai honte, que j'ai peur de révéler.

Si je fais semblant d'aller bien, c'est pour que l'autre croit que je vais bien. Je veux lui cacher mon mal-être.
Si je fais comme si je me sens bien, j'en ressens les effets, je le fais pour me sentir mieux.

La différence peut paraître subtile mais le moteur, et donc ma motivation, est très différente.
Sans doute que faire semblant d'aller bien, me permet de me sentir mieux, mais il y a fort à penser que je vais, dès que l'autre se sera éloigné, choisir de revêtir ce qui me semble être mon vrai moi : mon mal-être. Et ainsi je vais investir sur cet état d'esprit que je crois être le mien.

Avec le « faire comme si » : je m'occupe de moi, j'investis sur moi !

Avec le « faire semblant » : je m'occupe d'une image de moi que je propose aux autres. 

Pour « faire semblant » : mon moteur est externe, l'enjeu c'est ce que les autres vont penser de moi. C'est un masque, une excuse.

Avec le « faire comme si » : je joue avec moi en me sachant pleinement responsable. Je fais une expérience pour mon bien-être. L'enjeu c'est ce que je veux. C'est moi qui décide !

Comment se fait-il que cette solution quasi-magique soit si peu répandue ?

Parce qu'elle suppose de savoir ce que je veux : de connaître mon objectif, ce qui me tient à cœur. 
À vous de définir ce qui vous tient à cœur, ce vers quoi vous avez envie d'avancer et de « faire comme si » vous étiez en chemin pour le réaliser. 

Faire comme si j'avais confiance parce que j'ai vraiment envie de ........   (à vous de compléter)

CoCoach  pour  BoB  2 set2 my coach 3www.objectifBonheur.com

pour en savoir plus sur "faire comme si" : Jetez-vous à l'eau, Richard Wiseman, Interéditions, 2013
et pour découvrir la puissance de notre comportement sur notre état d'esprit, je vous recommande vivement de visionner le TED d'Amy Cuddy : https://www.ted.com/talks/amy_cuddy_your_body_language_shapes_who_you_are?language=fr#t-27313